Le nomadisme digital
Lorsque j’ai changé toute ma façon de travailler, passant du salariat au freelancing, c’était en grande partie pour m’octroyer plus de liberté : en terme de missions et d’espace personnel, mais aussi géographiquement. Vraiment passionnée et très inspirée par le voyage, cinq semaines par an ne me suffisaient pas – et quand je demandais des vacances au travail, j’avais toujours l’impression de demander la permission de vivre ma vie. Le passage du salariat à l’indépendance ne se fait pas en un claquement de doigts et ce n’est pas tout de suite que j’ai pu m’organiser pour travailler depuis l’autre côté de la planète de temps en temps – mais c’était mon but. Un but que j’ai atteint depuis plus d’un an maintenant, puisque je peux m’offrir ce luxe de travailler à distance mes sujets de fond en bloquant mes périodes de shooting à Paris pour plusieurs semaines. L’année dernière, j’étais partie en Tanzanie ! Ce mix de travail et de vacances sous les palmiers m’avait complètement reboostée, et j’ai donc décidé de me faire ce cadeau tous les ans. Cette année, j’ai choisi le Sri Lanka.
En plus de travailler en remote dans un cadre inspirant, le côté voyage en solo est quelque chose qui m’a beaucoup construite. Il y a presque 10 ans, je suis allée vivre en Australie une année complète alors que je ne parlais pas anglais : bien que ce voyage ne se soit pas fait sans heurts (parce qu’en un an et en maîtrisant mal une langue, on rencontre pas mal d’obstacles) ça m’a baptisée et ça m’a donné le goût du voyage pour toujours. J’adore voyager à plusieurs, en couple ou avec des amis, mais je trouve également essentiel de se confronter à soi-même dans des environnements décadrants qui vous révèlent. C’est plein de choses en même temps : la solitude, des belles rencontres, des galères à gérer et des moments de plénitude de s’être choisi. J’en reviens toujours plus forte, avec plus d’assurance et de confiance en mes capacités. C’est un cadeau à se faire pour tout le monde, mais qui me semble encore plus essentiel quand 1/ on est une femme, et 2/ on travaille à son compte.

Colombo
Mon séjour a démarré par trois jours à Colombo, la capitale économique et plus grande ville du Sri Lanka. C’est une étape sous-estimée et bien souvent zappée par les touristes qui se contentent de prendre une nuit avant ou après leur vol, mais ne dédient aucun temps à la découverte de la ville. La majorité des voyageurs conseillent de passer leur chemin pour aller directement dans le sud ou dans les montagnes (où il y a effectivement des merveilles à voir) et j’ai lu sur beaucoup de blogs qu’il n’y avait rien à faire. Si les centres d’intérêt de chacun ne se discutent pas et que je comprends très bien qu’on préfère les plages du sud au tintamarre continu de Colombo, je ne suis néanmoins pas du tout d’accord pour dire que c’est une étape à zapper. Si vous êtes là pour plus de deux semaines, vous avez le temps de tout combiner pour dédier quelques jours à la découverte de cette capitale vibrante. Je vous y encourage grandement, et voici quelques idées d’activités :
/ Faites un tour guidé de la ville avec Tuk it easy : comme beaucoup de grandes villes asiatiques, Colombo peut agresser au premier abord. Il y a beaucoup de bruit, ça klaxonne fort, ça crie et ça pétarade, la circulation ne ressemble à rien de ce qu’on connaît et les codes sociaux sont différents des nôtres. Quand on n’a pas plusieurs semaines devant soi pour prendre le pouls de la ville et s’adapter, c’est toujours très utile et éclairant de s’inscrire à une visite guidée qui permettra de nous familiariser plus rapidement avec tout ce qui nous entoure. Les tours de Tuk it easy sont réalisés en français par Olivier, un expatrié installé à Colombo depuis des années avec sa femme et son fils. Très rapidement, il nous donne les codes et nous met dans le bain, tout en proposant un itinéraire alternatif aux visites traditionnelles : exit les temples que l’on verra mille fois dans le pays, il nous emmène plutôt découvrir le cœur même de la ville telle qu’elle est vécue par les locaux. Véridique : on n’a pas croisé un seul touriste en trois heures ! Je recommande mille fois ce tour dès votre arrivée en ville, pour éradiquer tout de suite le premier ressenti qui s’avère souvent négatif. On ressort de la visite avec un œil neuf sur ce qui nous entoure, et on se sent d’emblée mieux intégré.
/ Participez à un cours de cuisine sri lankaise : j’ai testé celui-ci mais il en existe plusieurs, à vous de choisir celui qui vous donne le plus envie ! Je vous recommande de sélectionner un cours de cuisine couplé avec une visite du marché de Colombo, l’ambiance des marchés est toujours vraiment chouette en voyage.
/ Inscrivez-vous à un cours de yoga : une discipline très pratiquée au Sri Lanka et un excellent moyen de découvrir les habitants de Colombo sous un autre jour, dans un univers calme et serein. Ils pratiquent le yoga à toute heure et en rejoignant un cours dans un studio, on a vraiment l’impression de partager leur quotidien. J’ai testé des cours de yoga chez Prana Lounge qui proposait également de la méditation : les deux sont très bien.
/ Allez prendre un café dans l’un des spots « trendy » de la capitale : Café Kumbuk, Seed Café, Black Cat Café sont trois bonnes adresses où vous trouverez du bon café et du bon wifi.







Mirissa & Weligama
Après quelques jours à Colombo, direction la province sud du Sri Lanka pour rejoindre la petite ville de Mirissa où j’ai réservé dix jours dans camp de surf et de yoga. Déjà très habituée à faire du yoga régulièrement, je suis par contre complètement novice en surf ! Et l’un des goals que je me suis donné cette année, c’est d’apprendre au moins les rudiments de cette discipline qui me fait rêver depuis longtemps. Quoi de mieux qu’un camp complètement dédié à ça, du coup ? Niveau intensité, je n’ai pas été déçue par mon camp : ils proposent trois cours de surf par jour (7.30am, 10.30 am & 4.30pm) ainsi que trois cours de yoga (aux mêmes horaires) + des cours théoriques de surf le soir après dîner. Comme dans beaucoup de camps du même genre, le concept est simple : on respire, on mange et on dort surf. Tout la vie sociale du camp tourne autour de cette activité, ce qui permet d’être très vite immergé dans l’esprit de la discipline et de se sentir porté par l’énergie du groupe. On apprend vite et bien, du moins ce fut mon cas ! En à peine cinq cours (10h de surf), j’étais capable de « catch the wave », de me lever sur ma planche et de tenir debout pendant que la vague me faisait avancer. Le yoga est un bon complément pour venir détendre les muscles qui fatiguent vite face à une pratique quotidienne, et la piscine du camp est bienvenue pour terminer les journées au soleil. J’étais censée faire 20h de surf en tout (soit dix cours) mais je me suis blessée en cours de route, je n’ai donc pas pu pousser plus loin malheureusement ! Mais j’ai déjà hâte de pratiquer à Hossegor en juin (où j’organise un co-living), et en août au Portugal (où j’ai réservé une autre retraite de surf).
J’ai comparé énormément d’offres avant de me décider pour un camp, et j’ai fini par opter pour Surf&Yoga qui était très bien, pourvu qu’on soit capable de laisser ses standards européens à l’entrée du lieu 🙂 Pour les offres de ce type, j’ai constaté qu’il existe deux gammes au Sri Lanka : les offres que j’appellerais « bas de gamme » (logements très basiques, installations vétustes et qui peuvent claquer à tout moment, toutes sortes d’animaux plus ou moins agréables, propreté relative) et les offres « haut de gamme » (logements design, grandes piscines, générateurs qui prennent le relai instantanément en cas de coupure de courant, excellent wifi, propreté ++) Les premières sont très peu chères, les secondes hors de prix — et je n’ai pas réussi à trouver d’entre-deux. J’ai donc opté pour un camp peu cher, en me disant que de toute façon, ce sont avant tout les gens qu’on rencontre qui créent l’expérience. Et je ne me suis pas trompée : j’ai fait des rencontres vraiment géniales, les cours de surf étaient top — tous les inconvénients semblaient du coup peu importants.
Voici les autres retraites qui avaient passé l’inspection et pour lesquelles j’aurais pu opter si j’avais eu envie d’investir un budget plus conséquent dans ce projet :
— Soul&Surf (existe aussi au Portugal et en Inde)
— The Salty Pelican (existe aussi au Portugal)
— RideScope (existe aussi Portugal, au Maroc, en Espagne et au Brésil)





Durant ces dix jours à Mirissa, j’ai eu l’occasion de pas mal me balader dans les alentours et jusqu’à Weligama qui n’est pas loin. Dans l’ensemble, Mirissa n’est pas une ville incroyable : tout comme Weligama, elle est surtout réputée parce que beaucoup d’écoles de surf s’y sont installées, et que les vagues sont bien adaptées pour les débutants. Mais comme tous les lieux qui se sont développés très vite, on sent que l’authenticité se perd et que les structures se sont construites dans la précipitation, sans trop de soin porté aux détails. Néanmoins, il y a quelques lieux vraiment sympas ! Voici les spots que je vous recommande :
/ Plage de Midigama : quasiment aucun touristes, plage hyper calme et avec de belles vagues
/ The Slow : un restaurant les pieds dans le sable avec une carte 100% végane où l’on peut chiller toute une journée avec une noix de coco sans jamais sentir qu’on dérange ! C’est également un hôtel avec quelques chambres
/ The Shady Lane : l’adresse bobo par excellence où vous retrouverez tous les européens du coin en train de manger un avocado toast, mais parfois, ça fait du bien ! Le restaurant dispose également d’un petit magasin où vous pourrez acheter des souvenirs sympas : des vêtements cousus main par des femmes sri lankaises, des cartes postales illustrées par des artistes du coin, des pailles en bambou, etc.
/ Ceylon Sliders : un café dans la même mouvance que celui ci-dessus, mais plus orienté surf spirit
/ The Doctor’s House : ambiance plutôt chill la journée, cet endroit se transforme en haut lieu de fête le soir ! Vous y trouverez toujours des gens prêts à fêter les jours qui se terminent en « i » jusqu’à tard dans la nuit
/ Cheeky Monkey : un spot plutôt connu pour son after party du jeudi au dimanche soir, mais qui vaut pourtant vraiment le coup d’œil au coucher du soleil ! C’est un magnifique sunset spot
/ Jamu Surf Lodge : c’est un lieu que j’aurais pu citer dans les surf camps un peu plus haut, car c’est avant tout un hôtel intimiste avec uniquement quelques chambres, qui propose des formules surf et yoga. Mais je le place ici car j’y suis surtout allée pour son petit café adorable avec un très bon wifi ! J’y ai travaillé des heures et en fin de journée, le staff partait en me laissant les lumières et la connexion allumée, gentillesse. À littéralement deux minutes à pied de la plage si vous voulez faire un pause entre deux mails




Ahangama
De cette petite ville qu’est Ahangama, je n’ai vu que mon hôtel : le Palm ! Un endroit de rêve où se ressourcer en pleine jungle, avec des chambres simples mais incroyables, une déco magnifique dans toutes les parties communes et une piscine de rêve. Tranquillité assurée dans cet endroit qui n’accueille qu’une très petite quantité de guests (je crois qu’il y a quelques choses comme 8 cabanes, de deux personnes à chaque fois) et où beaucoup de gens viennent se ressourcer en solo. J’y suis restée trois jours, je ne voulais plus repartir.










Galle & Unawatuna
À prononcer « Gol » si vous voulez qu’on vous comprenne 🙂 Cette jolie ville fortifiée est un vestige hérité des néerlandais, et elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Après quasiment deux semaines dans la jungle / en bord de mer, ça fait plaisir de revenir à un semblant de vie citadine. On est toujours en bord de mer, mais l’activité est bien plus intense ici qu’à Mirissa ou Weligama. Pour profiter pleinement de la ville, je vous conseille de loger directement dans la vieille ville (« The old fort »), ce qui vous permettra d’être à proximité immédiate des points d’intérêt touristiques et de les rejoindre en marchant. Autre option : si vous êtes toujours dans un mood de surf et de plage, vous pouvez choisir de dormir à Unawatuna, la station balnéaire la plus proche de Galle. Vous y trouverez quantité de logements, de profs de surf et de restaurants les pieds dans le sable, avec cette petite vibe hippie qu’on aime bien.
Pour ma part, j’ai dormi à Galle où j’ai malheureusement vécu une expérience traumatisante dans l’hôtel que j’avais sélectionné. Ci-dessous mon avis sur cet endroit 👇🏻

Ça ne représente évidemment pas mon voyage au global – mais c’est quand même arrivé. Quand on est une femme et qu’on voyage seule, on est forcément davantage visée par les comportements problématiques que peuvent avoir certains hommes. Le premier réflexe de sécurité à avoir est de s’enfermer à clé dans sa chambre le soir. Dans mon cas, ça n’a pas suffi, c’est donc une bonne idée de doubler cette précaution avec une chaise qui bloque la porte, ou avec ce genre de dispositif d’alerte qui ne prend pas de place dans une valise et qui est extrêmement dissuasif. C’est ce que je ferai systématiquement à partir de maintenant lorsque je voyagerai seule.
J’ajoute qu’entre le moment où j’ai publié mon avis et aujourd’hui, j’ai été contactée par le manager de l’hôtel qui a lancé une enquête auprès des autorités locales et renvoyé la personne en question, m’affirmant qu’il aurait beaucoup de mal à retrouver du travail en hôtellerie dans la région après un tel évènement car tout se sait sur l’île.









Astuces et conseils
COMBIEN COÛTE LA VIE AU SRI LANKA ?
Vivre au Sri Lanka vous reviendra vraiment très peu cher si vous évoluez au rythme des locaux : comptez 20 centimes pour un trajet de 10-15mn en tuk tuk, 3 à 4€ pour un repas complet dans les restaurants locaux, 50 centimes pour une bouteille d’eau d’1,5L, 10€ pour une nuit chez l’habitant avec le petit déjeuner, etc. Mais comme partout, il y aussi des structures conçues construites et tenues par des occidentaux (hôtels, centres de yoga, retraites de surf, etc) qui vous reviendront beaucoup plus cher – et où les critères se rapprochent davantage des nôtres en terme de propreté ou de « luxe ». À vous de faire votre choix entre les différentes options qui existent, mais c’est en tout cas très possible de vivre sur place avec un budget vraiment bas.
COMMENT S’HABILLER AU SRI LANKA ?
C’est toujours peu confortable de se contraindre à se couvrir malgré la chaleur tropicale, mais comme pour tous les pays où la religion musulmane est présente, je vous invite à privilégier les tenues qui couvrent au moins vos épaules et vos jambes jusqu’au genoux, ça me semble plus respectueux vis-à-vis de la culture du pays.
COMMENT SE DÉPLACER AU SRI LANKA ?
Lorsque je suis arrivée à Colombo, j’ai découvert l’application « PickMe » – sorte de Uber local qui permet de réserver des tuk tuks, des voitures et même de commander à manger. Ça marchait vraiment bien à Colombo et ça évitait de devoir négocier chaque trajet avec les chauffeurs, ça me semblait parfait. Arrivée dans le sud à Mirissa, j’ai découvert que l’application ne marchait plus : je veux dire qu’elle était active et connectée, mais les tuk tuks n’arrivaient jamais. J’ai donc développé mes skills de négociations avec les chauffeurs et j’ai plus ou moins oublié cette application – jusqu’à ce qu’un jour, l’une de mes rencontres du camp de surf soit mêlée à une bagarre de tuk tuks ! Elle avait utilisé l’application, avait réussi à trouver un chauffeur mais en arrivant sur place, ce dernier s’est fait agresser par trois autres chauffeurs. On s’est alors renseignées sur cette application, et on a découvert les dessous du business des tuk tuks qui est l’équivalent d’une mafia au Sri Lanka. Certains sri lankais ont monté un business entier de tuk tuks dédiés uniquement aux touristes (alors que c’est le moyen de locomotion local le plus répandu) avec arnaque à la clé évidemment : ils font payer les touristes en moyenne trois à quatre fois le tarif normal d’une course. L’application PickMe vient concurrencer ce business puisque grâce à elle, on découvre les tarifs réels qui sont pratiqués dans le pays et on peut éviter les arnaques. Le tuk tuks « mafieux » ont donc imposé une loi tacite, particulièrement dans le sud de l’île : aucun tuk tuks et voitures ne doivent plus répondre aux appels sur l’application – et lorsqu’ils le font, ils prennent le risque de se faire agresser par les autres chauffeurs. Voilà pour les dessous des transports locaux ! Du coup, pour les tuk tuks, apprenez à négocier (comptez 400 roupies pour une course de 10-15 minutes en moyenne – ça fait quelque chose comme 1,80€) Il y aussi les bus locaux qui règnent en maître sur les routes : ils roulent très vite, klaxonnent énormément et tous les véhicules s’écartent en les voyant arriver. Très bon marché (environ 80 centimes le ticket), il faut juste repérer en avance l’endroit où vous voulez vous arrêter.
LA SÉCURITÉ AU SRI LANKA ?
Comme pour beaucoup de choses, la sécurité est subjective et il faut faire attention à vous. Je ne qualifierais pas le Sri Lanka de pays dangereux mais j’y ai quand même vécu une alerte grave de sécurité, comme j’en parlais plus haut (à Galle).
FAUT-IL UN VISA POUR ENTRER AU SRI LANKA ?
Oui, vous pouvez faire la demande en ligne à cette adresse
Y’A-T-IL DES VACCINS OBLIGATOIRES POUR LE SRI LANKA ?
Aucun vaccin n’est obligatoire pour entrer au Sri Lanka, mais comme pour beaucoup de pays tropicaux, les vaccins suivants sont recommandés : Hépatite A, Hépatite B, encéphalite japonaise (si vous passez du temps dans les terres). Pensez également à prévoir un traitement anti-paludisme et / ou un très bon anti-moustiques (le meilleur, c’est celui-ci)

Des questions ?
Si vous avez des questions spécifiques liées à mon voyage au Sri Lanka, n’hésitez pas à me contacter par mail (contact@melodybarabe.fr) ou via Instagram : je me ferai un plaisir de vous répondre 😊 Vous pouvez retrouver toutes mes stories à la une juste ici et également toutes mes bonnes adresses sur l’application Mapstr (où vous me trouverez sous le pseudo @melodybarabe)
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