
C’est parti pour une série d’articles dédiés à notre voyage de trois semaines en Égypte 🇪🇬 Pour plus de fluidité, je rédigerai un article par étape + un article complètement dédié à l’organisation du voyage sans agence. Il y aura donc sept articles en tout ! Et on démarre aujourd’hui avec notre premier stop : l’oasis de Siwa.
Partie assez peu connue de l’Égpyte (qui trouve sa plus grosse concentration de touristes au Caire et à Louxor), Siwa est un endroit incroyable qu’il serait vraiment dommage de louper lors de votre voyage. L’oasis est située dans le nord ouest du pays et si les guides / blogs peuvent décourager d’y aller (accès difficile, trajets très longs, proximité avec la Libye), m’est d’avis que c’est tout à fait faisable pourvu qu’on soit patient. On est loin de tout, on évolue au milieu d’un calme précieux (auquel on repensera avec nostalgie en arrivant dans les grandes villes égyptiennes) et on en prend plein les yeux. Siwa est une porte ouverte sur l’Égypte la plus authentique.
L’oasis offre la particularité d’être située au carrefour d’influences égyptiennes, libyennes et grecques. Au début de la XXVIe dynastie (672-525 av. J.-C), l’oasis est administrée par des princes locaux, influencés par les traditions pharaoniques de la vallée du Nil. Sous le règne d’Apriès, en 589 avant notre ère, les oasis du désert occidental sont placées sous le contrôle direct de l’Égypte.
Particularité très intéressante, Siwa a créé une classe sociale différente de celle des autres oasis : celle des cueilleurs de dattes et d’olives, les zaggala ou « porteurs de bâtons », ouvriers agricoles placés au service de riches propriétaires. Ils devaient obligatoirement rester célibataires entre vingt et quarante ans pour mieux assurer la garde des jardins la nuit et la ville leur était interdite après le coucher du soleil. En conséquence, on voit apparaître une caste masculine homosexuelle reconnue légalement par le reste de la société. On assiste à des mariages officiels entre hommes, dont le montant de la dot est plus élevé que celle des mariages hétérosexuels. Cette pratique disparait après la visite du roi Fouad dans l’oasis en 1928 mais il semble qu’elle se soit poursuivie clandestinement jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Les activités à ne pas louper à Siwa
DORMIR DANS LE DÉSERT
On a passé deux nuits dans le camp Al Nyhaya et on a adoré l’expérience. On dort dans des tentes en plein du milieu du désert, et autour de nous, il n’y a rien en dehors des dunes. La journée, on se baigne dans la très belle piscine, on lit, on se repose – et le soir, on observe les étoiles, on déguste la très bonne cuisine préparée sur le camp et on va se coucher tôt. La vie en toute quiétude, les vacances au sens propre du terme ! Le camp propose des excursions de 4×4 dans le désert, vous aurez le choix entre la faire au lever ou au coucher du soleil. On a opté pour le coucher du soleil, les couleurs étaient magnifiques. Sensations garanties en jeep dans les dunes, passage par la fameuse oasis qui est un phénomène naturel incroyable et direction la plus haute dune pour admirer le coucher du soleil autour d’un feu et d’un apéro (dattes et cacahuètes). On a adoré !








LES LACS SALÉS
À ne manquer sous aucun prétexte ! Les lacs salés de Siwa (ou « moon pools ») sont des piscines translucides d’eau salée au milieu de montagnes de sel, on dirait une autre planète. L’eau est si salée qu’on flotte plus que de raison quand on se baigne, c’est presque difficile de nager. L’expérience est vraiment chouette et bien sûr, c’est magnifique. N’importe quel tuk-tuk se proposera de vous emmener sur place – le spot est très connu et la balade est vraiment sympa. Un petit aperçu en vidéo juste ici !


LA FORTERESSE DE SHALY
En plein cœur de Siwa, vous pourrez découvrir la forteresse de Shali qui date du 13ème siècle. À l’époque, elle fut construite pour protéger les habitants (les Siwis) des attaques des tribus nomades (les Bédouins). Construite à 100% en « kershef » (un mélange de boue, de sable, d’argile et de sel censé protéger de la chaleur), sa couleur en met plein la vue. La visite est libre et gratuite, et comme souvent, c’est particulièrement beau au lever et au coucher du soleil.


FATNAS ISLAND
Cette petite « île » (en réalité accessible par la route) est située à environ 10mn de tuk-tuk de Siwa et vous pourrez y admirer de magnifiques couchers de soleil. On peut aussi y aller en vélo pour s’offrir une balade un peu chaude au milieu des dattiers, sur un chemin relativement peu emprunté (les loueurs de vélo vous fourniront des lampes pour rentrer en sécurité une fois la nuit tombée). Sur place, vous pourrez boire un excellent jus de mangue dans le seul café installé sur l’île – et il y a également de très beaux éco-lodges si vous décidez de dormir sur place.



MOUNTAIN OF THE DEAD
On n’a pas pu y entrer parce qu’on est arrivé trop tard, mais cette petite colline est alvéolée de tombes décorées de peintures murales. Les tombes sont dispersées tout autour de la partie conique de la colline et abriteraient peut-être Alexandre le Grand, sans doute le visiteur étranger le plus célèbre de Siwa, venu consulter l’oracle d’Amon dans un temple construit sous le règne d’Amasis, au VIe siècle avant notre ère. Cependant, sa tombe n’a encore jamais été retrouvée.


LE TEMPLE D’AMON
Le temple d’Amon est situé à Oum Oubeyda. Il était en bon état jusqu’au début du XIXe siècle mais tremblement de terre endommagea le temple en 1811 ; en 1897 on le fit sauter à la poudre à canon pour construire un poste de police et l’habitation d’un notable. Il reste une paroi du fond du sanctuaire avec de beaux reliefs.

LES BAINS DE CLÉOPÂTRE
L’endroit n’est pas forcément incontournable, mais ça peut être sympa d’y faire un petit stop : vous y passerez forcément en allant voir d’autres choses. Les « bains de Cléopâtre » sont en fait une source d’eau chaude naturelle autour de laquelle les Siwis sont venus poser du béton. Ça créé comme une petite piscine (pas très propre) dans laquelle les locaux viennent faire des concours de plongeons. Vous pourrez vous y baigner sans problème (par respect pour la culture locale, les femmes sont invitées à éviter les bikinis) Autour de l’oasis, on trouve plusieurs restaurants et cafés qui proposent tous le jus local à base de dattes et de banane : délicieux !

Les bonnes adresses à Siwa
TAZIRY ECO-LODGE : un hôtel assez reculé, il faut compter une bonne heure pour y arriver en tuk-tuk depuis le centre de Siwa, mais ça vaut le coup ! En arrivant, on est plongé dans l’ambiance des mille et une nuits et les repas préparés sur place sont généreux et délicieux.


ABDU RESTAURANT : un peu notre cantine dans l’oasis car nous y sommes allés plusieurs fois pour goûter aux différents plats typiques du coin. L’accueil n’est pas très souriant mais s’adoucit quand on revient plusieurs fois. Le restaurant est majoritairement fréquenté par les locaux, nous étions les seuls touristes à chaque fois (mais c’était le cas à Siwa en général, où nous n’avons croisé aucun touriste étranger en une semaine).
TEKEYET ELAMIR : très bonne adresse également en plein centre de Siwa, où l’on mange très bien dans un cadre magnifique isolé des bruits de circulation.
Où dormir à Siwa
On a passé plusieurs nuits à l’hôtel Siwa Shali Resort qui était agréable sans être incroyable. Dans l’ensemble, il ne faut pas avoir trop d’attente côté logements car on est au milieu du désert, la région s’est ouverte au tourisme étranger il n’y a que peu de temps et les infrastructures peinent à s’aligner aux « exigences » que pourraient avoir certaines catégories de voyageurs (comme l’eau courante sans coupure, l’eau chaude, l’hygiène des parties communes, etc). Ce n’est vraiment pas grave, ça n’empêche pas de passer de bonnes vacances !

Comment venir à Siwa
Depuis le Caire, il faut prendre un bus qui part de la gare « Torgoman ». Elle est en assez mauvais état et pour trouver le bus, on doit descendre au sous-sol dans un endroit qui semble abandonné, mais c’est bien là !
Avant de descendre, achetez votre ticket au comptoir à côté du seul café ouvert (facile à repérer du coup). Personne ne parle anglais mais en disant « Siwa » et en échangeant par gestes, on finit toujours par se faire comprendre. Prévoyez un peu d’avance pour acheter vos tickets : on avait lu qu’on pouvait les prendre le jour même mais en arrivant à 19h pour un bus à 22h15 en basse saison, on a failli ne pas avoir de places.
On a payé quelque chose comme 220 livres égyptiennes (environ 10€) et le trajet dure entre 10h et 12h de nuit (14h pour nous car notre bus est tombé en panne dans le désert) avec plusieurs arrêts toilettes ainsi que plusieurs arrêts de sécurité avec contrôle des passeports. On se rapproche de la frontière libyenne et les identités des touristes sont contrôlées pour garantir notre sécurité avant tout, le but n’est pas de nous empêcher de nous déplacer (comme j’ai pu le lire ailleurs).

Des questions ?
Si vous avez des questions spécifiques liées à votre voyage en Égypte, n’hésitez pas à me contacter par mail (contact@melodybarabe.fr) ou via Instagram : je me ferai un plaisir de vous répondre 😊 Vous pouvez retrouver toutes mes stories à la une juste ici et également toutes mes bonnes adresses sur l’application Mapstr (où vous me trouverez sous le pseudo @melodybarabe)
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